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Yves Chaland

Saint-Etienne, le 27 janvier 1979

En réponse à votre lettre, voici quelques renseignements me concernant.
J’ai appris le dessin comme on ne l’apprend plus aujourd’hui. Avec humilité, dans l’ombre de mon bon maître Cornillon. Il m’a enseigné la peinture, la sculpture et le dessin au fusain. Il m’a surtout appris à exiger plus de moi-même et à n’être jamais satisfait de mon travail.

Je fais des bandes dessinées depuis plusieurs années déjà. Mes histoires n’ont malheureusement jamais eu grand succès auprès des grands éditeurs. En 1954 mon style paraissait trop moderne et mes recherches graphiques déconcertaient quelque peu. J’ai devancé toutes les modes de quelques années pendant 25 ans, vivant grâce à des travaux annexes plus commerciaux car toujours incompris et refusé dans les grands journaux de BD de l’époque (Eldorado, Radar, etc.). Aujourd’hui on me redécouvre donc à travers des dessins vieux d’un quart de siècle.

Voilà. Bonne chance pour votre canard [1]. Ci-joint photos et documents inédits !

Y. Chaland

Notes

[1La demande d’informations que j’avais adressée à Chaland devait permettre la rédaction d’un article le présentant. Cet article était destiné à une revue qui ne vit pas le jour, pour laquelle j’avais été recruté comme secrétaire de rédaction.

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