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François Bourgeon

Keryere, le 8 décembre 1985

Merci de m’avoir retourné les documents prêtés [1]. Je les avais, de fait, plusieurs fois réclamés à Grenoble, pensant qu’ils regroupaient là-bas toute la matière première. Apparemment ils n’ont pas fait suivre ma demande. (…)

Tu attendais de me voir pour me rendre la doc. J’attendais de te voir pour te dire mes impressions sur les Cahiers

L’année 85 commencée par la mort de mon père se termine par celle de ma mère. Entre deux, le film de Lejalé m’a pris plus d’un mois et demi. J’ai accepté de participer à deux expositions et reçu de mon mieux tous ceux qui désiraient me rencontrer. J’ai réalisé difficilement un album difficile… Je n’ai pas le temps d’écrire. Autre chose : si l’on excepte le fait que je suis le plus mal placé pour juger d’articles me concernant, je pense que mettre un journaliste à l’abri des reproches et des compliments, c’est lui conserver ce dont il a le plus besoin… sa liberté. Cette vision du journalisme est peut-être désuète. C’est celle que j’ai gardée de mon enfance. C’est la seule que m’a léguée mon père.

Je garde de ton passage un excellent souvenir.

Cordialement,

François Bourgeon

Notes

[1Bourgeon fait référence aux documents qu’il m’avait aimablement prêtés pour illustrer le dossier paru dans Les Cahiers de la bande dessinée n° 65 (sept.-oct. 1985), dont l’éditeur, Glénat, a son siège à Grenoble.

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